Paris, France – L’histoire de Thomas Lerondeau, scientifique spécialisé en pharmacovigilance, est un bel exemple de l’importance de l’anticipation dans une carrière. Il nous montre comment s’adapter aux changements peut transformer un parcours professionnel, même dans un domaine aussi spécialisé que le sien.
Des débuts cruciaux et un rôle méconnu
Lorsque Thomas débute sa carrière au sein d’un grand laboratoire pharmaceutique français, son rôle est clair : analyser les effets indésirables des médicaments pour garantir leur sécurité. Un poste vital, bien que souvent perçu comme un centre de coût. « C’est vraiment un métier qui a pour but de fixer des bases réglementaires et un respect d’un certain cahier des charges en termes de qualité qu’il n’y avait pas avant, » explique Thomas. Son objectif ? Éviter des scandales sanitaires majeurs. Une mission d’autant plus importante que les médicaments, une fois commercialisés à grande échelle, peuvent révéler des effets inattendus, nécessitant une « détection de signaux » constante pour anticiper tout risque.
L’anticipation, moteur de la transformation
Au sein d’une équipe, Thomas perçoit rapidement les signes d’une évolution inévitable. « Je savais pertinemment que si mes compétences restaient les mêmes, ce n’était pas une situation pérenne. » Il prend donc rapidement les devants. Grâce au temps libéré par sa productivité, il demande à s’investir dans des domaines connexes : assurance qualité, affaires réglementaires, compliance, gestion de projet. Ces prises d’initiatives le transforment : de gestionnaire de données, il devient référent sur des sujets transversaux, accumulant des « cordes à son arc » et développant un profil polyvalent.
L’expérience de Thomas en bref :
- Gestion de projet avec des filiales internationales.
- Gestion de données de pharmacovigilance.
- Rédaction et contrôle qualité de documents.
- Formation de nouveaux collaborateurs.
Un changement de paradigme : Former pour externaliser
Ce fut une transition majeure pour Thomas, celle qui a transformé son quotidien. Plutôt que de traiter directement les données, son rôle a évolué vers la formation et le management à distance d’équipes externalisées.. Ce changement de paradigme, a placé Thomas au cœur d’un nouveau défi : assurer le maintien de la qualité et le respect des délais réglementaires. Il a ainsi développé de nouvelles compétences en gestion d’équipe et en communication, devenant un véritable pont entre les exigences de qualité et la réalité de l’externalisation.
L’IA : Une aide précieuse, mais l’œil humain reste essentiel
L’arrivée de l’intelligence artificielle ajoute une nouvelle couche de complexité. Pour Thomas, si l’IA peut automatiser le traitement de gros volumes de données (comme la génération de narratifs grâce à des templates), elle ne peut remplacer l’œil critique médical. « Actuellement, un robot n’est pas formé à avoir cet œil critique sur des données médicales, » affirme-t-il, soulignant l’importance de la subjectivité humaine, notamment pour les dossiers juridiques complexes.
L’avenir : Un métier de niche, mais « pépite »
L’expérience de Thomas Lerondeau se mue en précieuse leçon. Si le métier d’attaché de pharmacovigilance, tel qu’il l’a exercé, évolue (demandant désormais souvent un profil de pharmacien), il anticipe la résurgence d’un rôle crucial, mais plus rare.
La vision de Thomas pour l’avenir : « Avoir de nos jours, même maintenant, une place d’attaché de pharmacovigilance, de chargé de pharmacovigilance en interne, dans un laboratoire, c’est une denrée qui est extrêmement rare et c’est quelque chose qui est vraiment très convoité par beaucoup de gens. » « On peut dire également que dans quelques années, attaché de pharmacovigilance, ce sera un métier de niche, mais un métier pépite. »
Le parcours de Thomas illustre bien l’importance de l’agilité professionnelle. Il nous rappelle que, même dans les secteurs très réglementés, la capacité humaine à apprendre, à s’adapter et à innover reste essentielle au succès.
